Le livre imprimé ? Aussi durable qu’un Kleenex vendu trop cher

Parmi les arguments avancés par les allergiques aux livres électroniques, il y a cette idée que le livre — imprimé, contrairement à un vulgaire fichier électronique — est un objet durable.

Mon cul. Ou, pour les âmes sensibles que la perspective de contempler cette partie charnue de mon anatomie n’enchanterait guère, le cul de qui vous voulez :

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Durable ?

La couverture du “Journal intégral de Virginia Woolf, 1915-1941” s’est tout simplement désolidarisée du corps du livre au bout de quelques jours de lecture. Comme ça, parce que les 1500 et quelques pages qu’elle était censée relier étaient trop lourdes.

Notez qu’on ne parle pas d’un livre de poche imprimé n’importe comment (comme celui-ci), mais d’un ouvrage coûteux (39€ 1), imprimé en septembre 2008 (il y a moins de 4 ans) et soigneusementprétentieusement maquetté par l’éditeur pour célébrer la longue histoire de sa maison d’édition :

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300 ans ? Hé bé. Les temps (et le métier d’éditeur) ont bien changé. Ou alors, Stock, c’est que du bout de tes 300 ans il est plus que temps de passer la main…

Le problème avec ce livre, ce n’est pas que c’est une mauvaise reliure, c’est qu’il n’y a pas de reliure du tout : il n’y a même pas de faux dos qui permette de joindre solidement la couverture et le corps du livre. Rien. Qu’un peu de colle.

En quoi une version électronique (qui n’est pas proposée par l’éditeur, notez) aurait-elle à rougir d’un travail aussi… merdique ? Sincèrement ?

Vu le massacre, j’ai terminé de démembrer ce tas de feuilles qui usurpait le nom de livre (c’était facile : les feuilles elles-mêmes tenaient à peine l’une à l’autre) et l’ai passé au scanner (merci ScanSnap), puis à l’OCR (celui de PDFpen, même si c’est loin d’être parfait c’est pratique). Cela m’aura pris deux heures et, en attendant de pouvoir le lire sur un hypothétique futur iPad, je peux le lire sur le Mac sans craindre que la couverture ou les pages ne s’envolent à la moindre brise…

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Stock, si tu passes dans le coin : je veux bien récupérer 4 ou 5 euros du prix de vente, en remboursement du travail bâclé d’impression et de reliurede ce foutage de gueule — je te laisse la différence, car le texte, lui, ne m’a pas déçu.

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1: c’est coûteux pour moi, qui n’ai pas un salaire de président de la République — en fait, depuis janvier je n’ai même plus de salaire du tout 😉