La nouvelle version de Ubuntu (12.04) est encore une beta (jusqu’au 28, si je ne me trompe), mais une beta promue en home page du site officiel de Ubuntu :
Pour télécharger la version stable, il faut ne surtout pas cliquer sur le gros bouton Download it Today qui invite pourtant à le faire, et cliquer sous le texte “It works with your favourite apps” (logique…), sur le petit Get Ubuntu Now.
Il y a quelques jours, j’ai cliqué sur le gros bouton. Pas de pot. J’ai téléchargé et installé la beta. Pas de pot.
Peut-être je n’aurais pas du faire une mise à jour depuis la précédente version, tout effacer et recommencer à zéro ? Est-ce une erreur *de ma part* d’utiliser une option proposée en premier choix, là encore, sur la page d’installation officielle ?
Non, ce n’est pas de ma faute.
L’erreur, c’est de mettre en avant la version beta. C’est complètement stupide de la part de Canonical. Et c’est uniquement dans le but de faire du marketing à l’arrache en mettant en avant les nouveautés et fanfaronner : “regardez comme on innove !” (et c’est vrai qu’il y a de chouettes innovations dans Unity, par exemple. C’est même une des rares notes d’espoir quant à l’avenir de GNU/Linux sur le PC de bureau).
Mais à quoi bon séduire le monde entier si, derrière, ça fait flop ?
Oh oui, je suis certain qu’il y a un tas de monde chez qui ça se passe très bien. Mais quid de ceux et celles chez qui ça ne passe pas aussi bien ?
Surtout qu’il n’y a aucun message d’erreur facilement accessible — va t’en deviner qu’en appuyant sur Ctrl+Alt+F(2 à 6) tu accèdes à un tty (une session en mode texte, Alt+F7 (sans Ctrl) te ramenant à la session graphique), à partir de laquelle tu peux au moins te connecter comme un vrai hacker qui frime devant les minet(te)s en tapant des lignes de code — pour essayer de comprendre ce qui cloche, ni aucune aide évidente face à ce problème : c’est juste que ça ne marche pas. Le Bureau ne se lance pas, ou à moitié, et ni la souris ni le clavier ni rien ne semblent répondre 1.
Pas de pot. Same player shoot again.
Sans blague ? Je doute que beaucoup de curieux qui cliquent sur le bouton le plus évident pour obtenir Ubuntu (celui de la beta, donc) poursuivent l’expérience au-delà d’un échec aussi frustrant à une étape aussi basique qu’installer le système d’exploitation… On est en 2012, en être réduit à prier que ça s’installe sur une machine pourtant 100% compatible, ce n’est pas idéal.
Notez que je m’y attendais, peut-être pas sur une version LTS censée être un gage de stabilité, mais c’est encore une beta donc c’est pas fini. OK. Mais le propre d’une beta, c’est d’être testée par les geeks ou les amateurs de bidouilles, pas d’être proposée en page d’accueil à monsieur et madame tout le monde qui désire essayer ce mystérieux “Ubuntu”…
1: Pour la petite histoire, et pour calmer les éventuels trolls :
- Oui, oui je sais que je n’ai rien compris à l’esprit du Libre,
- Oui, oui ça ne veut absolument rien dire que le Thinkpad X220s sur lequel je l’ai installée, supporte parfaitement la version actuelle et, de mémoire, la précédente version de Ubuntu. Et qu’avant ça j’utilisai Ubuntu sur un X200s et avant ça sur d’autres PC encore, depuis quelque chose comme la 2ème version de Ubuntu.
- Au cas où vous n’avez pas compris ça : si je perds mon temps à râler, au lieu de ne rien dire et de prétendre que totu va bien et tralalère, c’est parce que je continue à penser que Ubuntu a beaucoup de choses pour convaincre. Que c’est triste de voir tout ça foutu en l’air par un peu trop de précipitation ou par l’envie de copier une certaine autre compagnie que j’aime beaucoup également.
Je réinstallerai donc Ubuntu sur ce PC quand elle sortira officiellement de beta — qui a dit “jamais, alors !“. En attendant, j’écris ça sur un Mac qui, parmi ses qualités, parfois si difficiles à reconnaître de la part d’ami(e)s libristes, a celle de ne pas me renvoyer dans les années 80-90, quand un PC était délicat à installer.
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