Ce que l’ordinateur aurait toujours dû être

(…) il rend obsolètes les geeks, les ingénieurs informaticiens, qui voudraient mettre la sorcière au bûcher (car oui, l’iPad a un petit côté magique).

Anthony

Même si je comprends le message d’Anthony, et que je suis assez d’accord sur cette idée de la stupidité (ou de la mauvaise foi) des “pros” et des “geeks” qui refusent de voir dans l’iPad ce qu’il est : un outil qui rend l’informatique vraiment accessible — même si cher, et même s’il n’est pas “libre” — ou, peut-être plus justement, qui fait passer l’informatique du stade d’un outil technique (réservé à ceux qui ont les connaissances pour l’utiliser) à celui d’un objet de consommation courante, presque comme une TV ou un crayon. Je ne suis cependant pas d’accord avec cela.

D’abord, parce que l’iPad n’a rien de magique. Laissons la magie aux enfants et aux crédules. Sauf si c’est pour en plaisanter.

Ensuite, parce que l’iPad ne rend pas les ingénieurs obsolètes. La simplicité d’utilisation de l’iPad est tout en surface — tactile, ahahah — dès que l’on plonge sous la surface des chose on entre dans un univers incroyablement complexe.

Tout au contraire, donc, les ingénieurs n’ont jamais été aussi essentiels : la simplicité de l’iPad dissimule un condensé d’intelligence technologique probablement jamais rencontré avant ça. En réalité, l’iPad, est un sommet d’ingénierie. Il est brillant, et pas seulement à cause des reflets de son écran 😉

Mais, comme je crois l’avoir dit dans un autre article (j’ai pas le courage de chercher), il s’agit d’une ingénierie qui, par sa complexité, par son niveau de sophistication, par les ressources qu’elle exige et, tout simplement, par son coût, se met hors de portée du bidouilleur de garage et autres geeks bricoleurs.

C’est une ingénierie industrielle — et même réservée à la poignée d’industrie(s ?) capable(s ?) de supporter un tel investissement et de cristalliser une autre vision de l’informatique : c-à-d Apple, et qui d’autre encore ?

Apple, qui est née dans un garage, fruit du travail de deux bricoleurs qui sont aussi deux génies. Apple qui, si elle devait naître aujourd’hui dans un garage, à l’ère des tablettes tactiles aussi lisses qu’un miroir, crèverait probablement dans ce garage — et les deux Steve avec elle.

Ce que l’iPad annonce, c’est bien une “révolution” de l’informatique, comme le dit Anthony, mais pas seulement dans la façon dont on la consomme ou dont on l’utilise (sans avoir à y penser, ce qui est génial). Également dans la façon dont on la fabrique et de décider qui peut (ou qui pourra) la fabriquer et de savoir qui peut (et qui pourra) innover. À l’occasion, je reviendrai sur cette idée qui me démange depuis quelque temps, elle me semble intéressante.

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